Des amies vous font partager leurs souvenirs et portent un regard positif sur l’avenir. Elles se baladent dans nos quartiers, visitent le Grognon, ses aménagements et parlent des initiatives pour améliorer notre ville, en regrettant les incivilités qui la déparent ; elles vous ouvrent aux bienfaits des plantes sur votre santé. Un peu de poésie avec des papillons, de l’évasion avec des récits de voyages. Un espace dédié au partage et à la découverte de soi et des autres au jour le jour.

lundi 31 octobre 2011

Couleurs et saveurs d'automne.

La lumière dorée de ces derniers jours d'octobre rend encore plus belle la nature environnante.

Les parcs de Namur resplendissent de couleurs, la citadelle semble enveloppée dans un manteau de velours rouge et jaune.

Ce samedi, le marché était particulièrement coloré : rose et jaune des pomponnettes, orange des potirons, jaune cuivré de certaines variétés de pommes, brun vernissé des châtaignes, or jaune des girolles ou autres champignons.

C'est le moment de faire de délicieux potages, des tartes croustillantes, bref de profiter de ce que la nature nous offre encore en cette saison.

Et pourquoi pas aussi composer des bouquets secs avec des rameaux d'arbustes colorés, des baies d'églantier, des hampes fleuries de bruyères. Essayez, le résultat est ravissant.

Mais revenons aux châtaignes au sujet desquelles je ne résiste pas à l'envie de vous parler de la brisolée.
Il s'agit d'un plat campagnard du Valais suisse qui est constitué de châtaignes roties servies avec du fromage , des fruits secs et de la viande séchée. C'est un mets délicieux qui se déguste au moment de la fête des châtaignes fin octobre. Une telle tradition existe aussi en France dans les régions où les châtaigneraies sont nombreuses.


Chez nous, nous attendrons les vendeurs de marrons chauds sur les marchés de fin d'année, signe que l'hiver est proche.

Maryse

vendredi 28 octobre 2011

Message d'Erik Orsenna à méditer dans notre quotidien

Qui est Erik Orsenna ?
Né à Paris en 1947.
Etudes : philosophie, sciences politiques, économie.
Ecrivain :  auteur de nombreuses œuvres dont plusieurs furent primées.
Elu à l’Académie Française en 1998.
Observatoire National de la Lecture à Paris.

Carrière politique en France dès 1981.
Président du Centre de la Mer à Rochefort (France)
 « Au commencement de toute humanité est l’eau.
Au commencement de toute dignité, de toute santé, de toute éducation, de tout développement.
Dans toutes les priorités, rien ne précède l’accès à l’eau. »

Il ajoute : « L’eau est de moins en moins un cadeau de la nature. C’est presque toujours un produit manufacturé (traitement) en même temps qu’un service (distribution).
Cette production et ce service ont un coût.
Un bien qui a un coût ne peut être considéré comme gratuit.
Mais quand il a l’importance de l’eau, c’est forcément une ressource qui doit être partagée, un bien commun. »

                                                                              Veillons pour les générations futures, à ne pas la gaspiller. Monique

jeudi 27 octobre 2011

Remise à niveau : le verbe.

Le verbe
Est le mot le plus important dans la construction d’une phrase.

On distingue deux sortes de verbes : les verbes  d’ action  et les verbes d’état.
Le verbe d’action, si le sujet fait l’action (voix active)
                Exemples : il réfléchit – elle joue – ils mangent
Le verbe d’état, si le sujet subit l’action (voix passive).
                Exemples : il paraît fatigué – il se souvient de vous.
Si le verbe n’est pas conjugué, il est à l’infinitif.  Il exprime simplement l'idée de l'action, comme un nom abstrait.
On pourrait dire que c’est son mode de base
Conjugué, il peut être :   Au mode indicatif : action réelle, faits constatés et affirmés  
                                                   Exemple :          Il voyage
                                             Au mode subjonctif : action désirée, envisagée, réclamée mais pas placée sur le plan réel
                                                   Exemple :          Je voudrais qu’il m’emmène
                                            Au mode impératif : exprime un ordre
                                                   Exemple :          Reviens !
                                            Au mode conditionnel : action éventuelle conséquence possible d'une condition
                                                   Exemple :          S’il revient, je le lui dirai
                                            Au mode participe : exprime l’action comme le ferait un adjectif
                                                   Exemple :          Revenu…
Une fois le mode défini, il faut envisager le temps.
                Les temps simples :        indicatif présent :      tu es, il a
                                                           passé  simple :            il fut, il eut
                                                           imparfait :                   il allait, tu aimais
                                                           futur  simple :            elle chantera, il applaudira


                Les temps composés (soit avec un auxiliaire (être ou avoir) conjugué à l’un des temps simples + un participe   passé :  (voir accord du participe passé plus loin)
                           Passé composé :     ils ont voulu – elles sont allées  
                           Passé antérieur :   elles eurent préféré – ils furent déçus                                            
                           Futur antérieur :   tu seras choisie – tu auras raison                        
                           Plus-que-parfait :   j’avais décidé  -  elle était convaincue

Ce sont les forme les plus utilisées
Les puristes parlent des verbes surcomposés mais vous les rencontrerez rarement, sinon jamais.
                                                                                                                     Monique

mardi 25 octobre 2011

Le " Bon Usage " de Maurice Grevisse fête ses 75 ans.

La Belgique francophone peut être fière de ses grammairiens.
Le plus connu de ces amoureux de la langue française est Maurice Grevisse.
Son « Précis de Grammaire française «  a accompagné des générations d'élèves tout au long de leur scolarité. Dommage que l'on ait abandonné l'usage des manuels scolaires...

Maurice Grevisse est né le 10 octobre 1895 à Rulles, village gaumais que longe l'autoroute de Luxembourg. Il est décédé à La Louvière en 1980.
Il aurait dû reprendre la forge familiale, mais choisit la carrière d'instituteur. Il poursuit ensuite ses études pour devenir régent littéraire, puis docteur en philosophie et lettres, après avoir appris tout seul, le latin et le grec. Il enseigne entre autres, à l'Ecole royale des Cadets à Namur.

Il élabore pour ses élèves un manuel de grammaire : les grammaires existantes ne lui donnent pas satisfaction. Cet ouvrage prend de plus en plus d'ampleur et devient le « Bon Usage ».
Le manuscrit, refusé par de nombreux éditeurs, est finalement édité par Jules Duculot à Gembloux, en 1936.

Maurice Grevisse s'appuie, avec rigueur et souplesse, sur l'usage réel qu'il observe chez les écrivains. Pour lui, une langue vivante n'est pas figée. En 1961, il est déjà partisan de la féminisation des noms de métiers !

André Gide considérait le «  Bon Usage «  comme la meilleure grammaire française à son époque.
Pour Paul Robert, elle l'est encore maintenant (préface de la 11e édition en 1980).

André Goosse, gendre de Maurice Grevisse, professeur de linguistique française, poursuit l'oeuvre de Maurice Grevisse. Et l'on fête en même temps, les 75 ans du « Bon Usage » et la parution de sa quinzième édition.

Claire.




lundi 24 octobre 2011

Namur a aussi son bronze de Tintin.

Impossible ces derniers jours d'ignorer Tintin !

En effet, à l'occasion de la sortie en avant-première mondiale à Bruxelles du film de Steven Spielberg "Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne", plusieurs manifestations ont eu lieu dans la capitale dont l'inauguration, place du Grand Sablon, d'une statue en bronze représentant Tintin et Milou.

C'est l'occasion, me semble t-il, de rappeler que Namur a aussi son Tintin.


Il s'agit d'un bas-relief en bronze qui a été scellé en mai 2009, durant le festival Tintin, sur la façade du Palais des Congrès ( ancienne Bourse du commerce ).

Réalisé par Andy Jacobs, il reproduit une case de l'édition couleurs du Crabe aux Pinces d'or où Tintin rencontre pour la première fois le capitaine Haddock.

Offert à la ville de Namur par la société Moulinsart, il a été inauguré en présence de Nick et Fanny Rodwell, les ayants-droits d'Hergé.

C'est à l'occasion de ce festival Tintin à Namur qu'a été publié l'album ''Lès Ôrerîyes dè l' Castafiore", à l'initiative de la société Moulinsart avec le soutien de la ville de Namur et de la Région Wallonne. Ce Tintin en wallon de Namur est la traduction des bijoux de la Castafiore ( avec lexique inclus ).

Maryse

vendredi 21 octobre 2011

Les Mamuroises solidaires et l'action Tricothon

Celles d'entre nous qui avaient l'habitude du tricot se sont mobilisées et avec le soutien de deux amies étrangères au groupe, ont pu réaliser 52 petits bonnets Troicothon pour fournir des moyens de chauffage aux personnes les plus démunies.

Quelques modèles

Si vous rencontrez des petits smoothies Innocent dans votre super-marché préféré, choisissez ceux qui sont garnis de bonnets et à votre tour, vous apporterez votre part de solidarité avant l'hiver. Monique

jeudi 20 octobre 2011

Le sujet de la phrase

Le sujet de la phrase peut être un nom ou un pronom.
Il y a plusieurs espèces de noms : les deux principaux que vous rencontrerez sont les noms propres et les noms communs
Les noms propres concernent les patronymes (noms de famille), les noms géographiques ou historiques. Ils prennent une majuscule.
Le pluriel des noms communs se forme en ajoutant un S au nom singulier.
                Mais ce serait trop simple s’il n’existait pas d’exceptions.
·         Les noms terminés en S en X ou en Z ne varient pas au pluriel.
·         Les noms se terminant par AL ont leur pluriel en AUX  cheval – chevaux, canal – canaux.
SAUF : bal, carnaval, cérémonial, chacal, choral, festival, pal, récital, régal, santal qui prennent un S.
                On dit un chacal, des chacals, un festival, des festivals.
·         Les noms se terminant par AIL prennent un S au pluriel : SAUF bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail qui ont leur pluriel en AUX : un bail, des baux – un émail, des émaux, un travail, des travaux

·         Les noms terminés en AU en EAU, eu EU prennent un X au pluriel   : une eau, des eaux – un pieu, des pieux, un étau, des étaux

·         Les noms terminés en OU prennent en général un S au pluriel sauf quelques uns qui prennent un X.
Souvenez-vous, à l’école, on vous donnait un moyen facile de les retenir : Venez mes CHOUX, mes BIJOUX, sur mes GENOUX avec vos JOUJOUX et des CAILLOUX pour chasser ces vilains HIBOUX pleins de POUX. Cela nous en fait 7. Facile à retenir, non ?
Quand toutes ces formes de pluriel vous seront familières et que vous n’aurez plus d’hésitation, vous chercherez dans un dictionnaire, au cas par cas,  le pluriel d’une autre catégorie de noms : les noms composés. Car si je vous en parle ici, je vais vous « prendre la tête » et ce n’est pas mon souhait.
Le pronom est un mot qui prend la place du nom pour éviter des répétitions lassantes.
                Exemple : Serge mange du chocolat. Il aime les friandises. (Il est un pronom.)
 Il s’accorde en genre (masculin ou féminin) et en nombre (singulier ou pluriel) avec le nom qu’il représente.
Il existe des pronoms :   Personnels    je, tu, il, elle, nous, vous, ils, elles.
                                            Démonstratifs : ce, ceci, cela    
                                            Possessifs : mon, ma, mes, ton, ta, tes, notre, votre, leur, nos, vos, leurs
                                            Relatifs : qui, que, quoi
                                            Interrogatifs : qui, que,  quoi
                                            Indéfinis : On (lorsque j’étais petite, on disait de on qu’il était un pronom                                                                                                           indéfini malhonnête parce que anonyme.)
A bientôt pour la suite.
                                                                                   Monique

lundi 17 octobre 2011

Construire une phrase

Notre langage, quel qu’il soit, est fait de mots.
Les mots nous permettent d’exprimer nos sentiments, nos idées, nos peurs, nos joies ou nos peines, nos besoins.
Souvenez-vous comme nous étions heureux et fiers lorsque nos petits enfants prononçaient leurs premiers mots.
Il y a plusieurs espèces de mots dans une langue : les noms, les prénoms, les verbes, les compléments, les adverbes, et bien d’autres encore que nous allons essayer de passer en revue et d’ordonner.
Ces mots s’assemblent au gré de nos idées pour leur donner un sens complet et logique.
En les réunissant, vous en faites des propositions et des phrases. Il peut, par exemple, y avoir plusieurs propositions dans une phrase.
Mais pour construire une phrase, il faut nécessairement : un verbe pour marquer l’action, et un sujet qui va faire cette action.
Exemple : Serge (sujet) mange (verbe action). C’est une phrase. Elle comprend l’essentiel.
Nous savons donc qu’il y a une action : manger, et un sujet pour faire cette action : Serge.
Mais elle n’est ni claire, ni précise et ne nous apprend pas grand chose. Si vous voulez lui donner un sens, il faut y ajouter un complément.
Exemple : Serge mange du chocolat.
La phrase prend tout de suite un autre sens et crée dans notre imaginaire, des images.
Nous continuerons très prochainement à réfléchir ensemble.
En attendant, lorsque vous lisez le journal ou votre courrier, décortiquez mentalement les phrases pour en isoler le sujet et le verbe.
                                                   A très bientôt                                                    Monique

vendredi 14 octobre 2011

Namur en philatélie

Namur a été le sujet de plusieurs timbres-poste depuis l’émission du premier timbre belge en 1849. Son patrimoine, ses hommes illustres, son folklore ont été mis en valeur dans plusieurs séries philatéliques.
Petit rappel de l’histoire du timbre en Belgique.
 
Quelques timbres sur Namur et son histoire
collection privée
 
La première émission date de 1849.
Elle a été intitulée  « Epaulettes » car les timbres représentaient le roi Léopold Ier en uniforme militaire avec les épaulettes bien apparentes.
Elle a été suivie d’autres émissions avec l’effigie du roi mais encadrée dans un médaillon.
Ces timbres n’étaient pas dentelés. 
 L’émission du premier timbre dentelé coïncidant avec l’apparition du cachet oblitérant a eu lieu en 1863.
C’est en 1939 que le premier timbre ayant Namur pour thème est sorti.
D’autres suivront.
 1939 - Beffroi de Namur
1940-1941 - Armes de la ville de Namur
1941 - Statue de St Martin dans l’église de Dave
1946 - François Bovesse
1953 - Pont de Jambes et citadelle
1954 - Statue équestre du Roi Albert 1er
1971 - Abbaye de Marche-les-Dames
1973 - Félicien Rops  - publié à l’occasion du 100ème anniversaire de la mort du peintre
1975 - Eglise St-Loup
1993 – Royale Moncrabeau


                                                                                         par Maryse

Humour

Comment voulez-vous que nos petits nous écoutent puisque:

Tarzan vit à moitié à poil...
Cenbdrillon rentre à minuit...
Pinocchio passe son temps à mentir...
Aladin est le roi des voleurs...
Batman conduit à 320 km/h...
Le Belle au Bois Dormant est une grande flemmarde...
Balche-Neige vit avec 7 mecs...
Le Petit Chaperon Rouge n'écoute pas sa mère...
Sans oublier Astérix qui se dope à la potion magique fournie par un dealer qui est le curé du village

Faut pas s'étonner après si les gosses font des conneries !!!
 
                                                              Découvert sur la toile par Germaine

mardi 11 octobre 2011

Remise à niveau

L’arrivée sur le marché des téléphones portables et la possibilité qu’ils donnent d’envoyer des SMS, ont complètement changé l’art de communiquer et la façon d’écrire.
Ces messages, s’ils sont quelquefois cocasses, ne sont pas toujours jolis ni intelligents.
 Les habitudes de conversations abrégées de ce genre, quel que soit le sujet, tuent l’orthographe et il n’est pas anormal de lire, dans les forums sur Internet où vous cherchez patiemment une information, des échanges avec une ou même deux fautes par mot !
Qu’arrivera-t-il quand ces personnes devront chercher un emploi, présenter un CV et une lettre de motivation ? Quand, s’ils sont indépendants, ils devront faire une offre à un client ou établir un devis ?
Si vous êtes intéressés, je me proposais de faire, sur ce blog, un petit rappel des règles principales de syntaxe et de grammaire, dans le but de vous remettre en mémoire les éléments nécessaires pour vous éviter de paraître ridicules.
Qu’en pensez-vous ? Y voyez-vous un quelconque intérêt ?
Comme vous avez reçu une bonne base, même si elle est partiellement oubliée, dix petites leçons, à raison, par exemple d’une ou deux par semaine, devraient vous permettre de vous remettre à flot.
Dix leçons courtes, d’une page, faisant appel à votre réflexion pour en retirer plus que ce qui sera dit.


Donnez-moi votre avis par un commentaire                                        Monique

Un petit clin d'oeil de Monique au passage

vendredi 7 octobre 2011

Le trésor d'Hugo d'Oignies

Habituellement conservé chez les Soeurs de Notre-Dame, rue Julie Billart à Namur, le trésor d'Hugo d'Oignies peut être admiré, jusqu'au 30 novembre, au Musée des Arts anciens.


C'est l'oeuvre de Frère Hugo, dont on ne sait pas grand'chose. Il est orfèvre, scribe et miniaturiste. Une sainte femme de Nivelles, Marie d'Oignies, attire au prieuré, un théologien parisien, Jacques de Vitry qui prononce ses voeux à Oignies, achève ses études à Paris et devient en 1216, évêque de St Jean d'Acre. Très attaché au prieuré d'Oignies, il y envoie des reliques, pour lesquelles Hugo réalise d'admirables reliquaires. Il lui fournit aussi des pierres précieuses et d'autres richesses.


 A sa mort, Jacques de Vitry lègue au prieuré, le contenu de sa chapelle privée : crosse, mitres, anneaux, autel portatif...


Emaux colorés, filigrane, polychromie des matières, ciselure, sertissage des pierres, Hugo maîtrise toutes les techniques d'orfèvrerie de son époque. Son oeuvre échappe aux guerres et révolutions.
Emmuré par le dernier prieur à la fin du XVIIIe siècle dans une ferme de Falisolle, le trésor est confié aux Soeurs de Notre-Dame en 1818. En 1939, il est mis à l'abri avant la destruction du couvent. Dans leurs nouveaux bâtiments, les Soeurs lui ont aménagé un vrai petit musée.


« ... d'autres chantent le Christ par la voix, Hugo le chante par son art d'orfèvre... » peut-on lire sur un évangéliaire.
Quelle délicatesse, quelle richesse de coloris, quelle fraîcheur dans ces reliquaires,  phylactères (petites boîtes contenant un verset de la bible), gobelet, évangéliaires ...!


Et ces merveilles nous viennent de la première moitié du XIIIe siècle !


Claire.



lundi 3 octobre 2011

Namur et ses héros

Notre amie Germaine a cité l'Abbé Joseph André dont une place évoque la mémoire, juste en face de la prison de Namur où il a été aumonier pendant plusieurs années.

Mais ce n'était pas son seul travail. Son action fut bien plus héroïque pendant la guerre. Voyez plutôt ce qui en est dit dans les annales de Namur et qui est resté dans la mémoire de ses habitants les plus anciens.


L’Abbé Joseph André, notre timide et modeste héros local, naît à Jambes le 14 mars 1908, cadet d’une famille de 8 enfants. Mais, très vite, il perd sa mère et doit être élevé par ses tantes. Sa santé est très fragile, dès l’enfance.
Malgré cela, c’est un jeune homme appliqué, essayant de bien faire, mais ses résultats scolaires ne sont pas au-dessus de la moyenne.
Animé d’une foi profonde, il souhaite entrer dans l’ordre des Jésuites. Après deux années très dures, il tombe gravement malade et les Jésuites le rejettent, le considérant trop faible pour faire partie de leur congrégation. C’eut été, pourtant, une de leurs pierres les plus précieuses.
Pour qu’il se refasse une santé, son père, fonctionnaire au Gouvernement Provincial de Namur, l’envoie faire un séjour prolongé dans une ferme de la région, familiarisant ce jeune citadin avec la vie des fermiers, leurs habitudes qui lui permettront, plus tard, d’y trouver des refuges pour ses protégés.
En 1930, il entre en première année de philosophie au Séminaire de Floreffe et, deux ans plus tard, au grand Séminaire de Namur.
Ordonné prêtre, il est nommé, en 1941, vicaire de la paroisse Saint-Jean Baptiste de Namur, implantée dans un  quartier populaire de la ville,  où se révéla son ardeur à soulager la misère des autres.

Mais c’est en 1942 que l’Abbé André rencontre un avocat Juif Allemand et son épouse, qui lui exposent leurs craintes face à la traque des nazis occupant la Belgique. Il va leur trouver un refuge dans un établissement religieux et un autre pour les enfants du couple, de façon à leur assurer une possibilité de survie.
Huit jours plus tard, ce sont des cousins de cette famille qui viennent frapper à sa porte et vont, à leur tour, grâce à lui, entrer dans la clandestinité.
C’est le début d’une idylle entre l’Abbé André et le peuple Juif, pour le meilleur et pour le pire.
Il va s’appliquer à trouver des caches dans les fermes de la région, dans les châteaux, dans les homes et  hôpitaux où il était relativement facile de passer inaperçu et Namur devint ainsi une zone refuge pour les Juifs clandestins.
Il faut noter, comble d’audace, que le home d’accueil de l’Abbé André se trouvait sur la Place de l’Ange, quasiment mitoyen de la Kommandantur allemande, logée sur cette même place à l’hôtel d’Harscamp. C’était pour eux un danger, mais aussi une sécurité car quel Allemand aurait imaginé qu’un grand nombre d’enfants juifs vivait en permanence à côté d’eux.
Ce home d’accueil comportait une immense salle des fêtes où  30 à 35 jeunes protégés  attendaient un abri plus sûr.
L’Abbé avait prudemment prévu dans cette salle une armoire avec une porte  dérobée, permettant de s’échapper, si nécessaire. La plupart des maisons de la rue de l’Ange possédait un jardin communiquant avec celui des commerces de la rue Emile Cuvelier.
Les enfants avaient un code : en cas de fuite, ils devaient frapper cinq fois aux  portes de ces jardins pour se faire ouvrir et y trouver un refuge provisoire. L’un des enfants devait, si on sonnait à la porte d’entrée du home, y fixer une barre métallique et puis fuir avec les autres sans ouvrir.

Une des caractéristiques qui sera bien utile à l’Abbé André, c’est une audace inouïe et une ténacité cachées sous sa timidité. Un pouvoir de persuasion qui obtint à plusieurs reprises de ses sympathisants un voyage de nuit pour venir en aide à des personnes en détresse. Il savait s’entourer de personnes efficaces et dévouées.
Ténacité encore pour convaincre  les autorités communales de procurer à ses protégés des faux papiers, des abris ou des emplois, comme par exemple à l’hôpital St Camille où environ 20 Juifs étaient camouflés, aussi bien parmi les malades que parmi le personnel.
A l’asile d’aliénés de Dave, beaucoup furent recueillis par le Docteur Arnould et son épouse, qui figurent parmi les Justes de Belgique.
En juin 1944, à l’époque du débarquement, la Gestapo découvre le pot aux roses et procède à une perquisition dans la salle de l’Ange.  Mais, dans l’ombre,  un réseau de résistance agissait à la Poste, ouvrait délicatement le courrier suspect avant de le transmettre à l’occupant et avait prévenu l’Abbé d’une dénonciation anonyme.
Il dût, à son tour, entrer dans la clandestinité. Il y aura l’immense joie d’apprendre que tous ses enfants avaient échappé à la rafle, en suivant point par point le plan d’évasion qu’il avait mis au point pour eux.
Prévenu par lui, un chef scout appela en urgence sa troupe pour un grand jeu dans les locaux car la présence de 35 enfants laisse de nombreuses traces. Quand la Gestapo arriva, il y avait dans l’immeuble une telle ambiance et un si grand désordre qu’ils n’y virent que du feu et arrêtèrent la perquisition, pensant avoir été trompés.
Légende ou vérité ?  C’est ce que j’avais appris à l’époque, mais la plupart des témoins m’ont précédée dans l’Au-delà. Sauf une de mes amies qui, comme moi, connaît cet épisode car ses parents servaient aussi de relais et ont accueilli quelques-uns de ces petits fuyards.
La gestion de l’état civil  des enfants se faisait de façon très secrète et très précise au moyen de cinq carnets codés, permettant à tout moment  de tout savoir sur eux et leurs parents. Il fallait rassembler les 5 carnets, et surtout le dernier, pour pouvoir faire la liaison entre les informations. Seul, un nombre très limité de personnes avait accès aux carnets.
L’Abbé André revint chez lui après la Libération.
 Mais son travail n’était pas terminé : il organisa d’abord une synagogue dans  son home pour permettre à chacun de prier selon ses convictions, puis il entreprit de s’occuper des nombreux enfants dont les parents n’avaient pas pu échapper aux nazis. Il leur trouva des familles d’adoption, ou une nouvelle patrie, comme ceux qui partirent aux Etats-Unis. Mais à partir du moment de la création de l’Etat d’Israël, il les envoya dans cette direction.
Le 30 septembre 1945, il donna une grande fête à l’occasion du départ d’une dizaine de ses garçons vers Israël. Nous en étions car l’un d’eux, Walter, avait fait discrètement chez nous un apprentissage d’horlogerie.
Il était donc entêté, notre vicaire, et il fallut user de ruse pour l’amener à Jérusalem  et à Yad Yashem  où il reçut un diplôme de Juste des Nations, des mains du Président Shazar en 1968
Après la guerre, il vint aussi en aide à son peuple, les Belges, dont une grande partie vivait dans les ruines et la misère, notamment à Namur, dévastée par le terrible bombardement du 18 août 1944 qui avait fait plus de 300 victimes  et quantité de ruines en quelques minutes.
En 1956, il accueillit à nouveau des étrangers, les réfugiés de l’insurrection de Hongrie. Il les logeait dans le château de l’Horloge à Bomel , leur procurait du travail et les aidait dans les formalités administratives. Et puis d’autres encore, d’Afrique du Nord ou du Congo.
En 1957, il fut nommé aumônier de la prison de Namur.
C’est en 1973 qu’il fit une mauvaise chute sur un trottoir ce qui l’affaiblit plus encore et il avait 65 ans quand, le 1er juin 1973, il s’éteignit, miné par la maladie et aussi par les privations.
                                                                                                                  
                                                                                                             Monique