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lundi 4 août 2014

Mémoire de guerre 1940-1945

Bien émouvante rencontre, ce dimanche 3 août à la paroisse Saint-Jean-Baptiste.
Beaucoup de Namurois connaissent l’héroïque histoire de son ancien vicaire, l’Abbé Joseph André qui, pendant la guerre 1940-45 a caché et sauvé de la déportation des dizaines d’enfants juifs. Il occupait la Maison des Œuvres paroissiale, sur la place de l’Ange, à deux immeubles de la Kommandantur, installée par réquisition dans l’élégant Hôtel d’Harscamp.

Un voisinage périlleux, mais aussi peut-être inattendu car les Allemands n’imaginaient sans doute par cette audace.
L’abbé,  soutenu par son supérieur, le bon curé Jacoby, avait organisé avec minutie, tout un circuit d’aide parmi la population namuroise et parfois bien plus loin.
Avec candeur, il osait tout demander : des refuges pour les enfants dans des maisons, dans des écoles, dans des hôpitaux, dans des châteaux, mais aussi des vivres, pourtant rares, dans les fermes des alentours.

Il avait aussi un réseau actif, à la Poste notamment, dont les lettres destinées à la Kommandantur, à la Gestapo, aux sinistres SS étaient délicatement décollées et lues. S’il s’agissait de dénonciations, elles étaient proprement refermées et remises dans le circuit de distribution, pendant que des messagers prévenaient aussitôt l’Abbé.

Quand une alerte était donnée, les enfants savaient exactement ce qu’ils avaient à faire : si un visiteur ignorait le code, 5 coups à donner à la porte, ils devaient, dans le plus grand silence, se glisser par une porte dérobée, derrière une armoire et, de là, rejoindre le jardin arrière qui les amenait aux maisons voisines et complices dont les occupants les cachaient dans leurs caves jusque à la fin de l’alerte.

Frédéric Landes, était l’un de ces protégés et avait ainsi, comme bien d’autres, échappé à la mort.
Après la guerre, orphelin, il fut dirigé vers les Etats-Unis, y trouva un travail et fonda sa famille. Il est décédé l’an dernier.

Pendant des années, il économisa dollar par dollar, un montant qu’il transmit à sa fille Ingrid avec, pour mission comme dernière volonté,  de se rendre en Belgique pour apporter la reconnaissance et les hommages de son père à son bienfaiteur : une gerbe de fleurs que son jeune garçon a délicatement déposée au pied de la plaque commémorative remise en place après restauration par les services de la Ville.
S’en sont suivis un drink et des échanges sympathiques.

Se trouvaient dans l’assemblée, encore quelques personnes d’un certain âge, même d’un âge certain qui pouvaient  évoquer leurs souvenirs, mais aussi beaucoup d’autres qui relayaient ceux de leurs parents. Des cadeaux furent échangés, des messages attendrissants et beaucoup d’amitié americano-belge.


Malgré le fracas qui, actuellement encore secoue, dévaste et décime le Moyen-Orient.

                                                                       Monique