C’est une famille, c’était une équipe…
Le père, forte personnalité, avec un franc parler qui ne lui
attirait pas que des amis.
Quatre fils entre vingt et dix ans et du courage à revendre.
Quatre fils entre vingt et dix ans et du courage à revendre.
Le Houyoux, devenu inutile, avait été recouvert pour des
raisons de salubrité. Mais l’odeur subsistait, nauséabonde, et il était bordé de maisons vétustes,
habitées par des familles défavorisées.
Cela durait depuis le début du XXème siècle mais chacun sait qu’à Namur, on ne fait rien dans la
précipitation. Sauf parfois quelques destructions mal réfléchies.
Cela aurait donc pu durer encore quelques décennies, sans
l’obstination du chef de tribu, qui avait conçu le grand projet de réhabiliter
une partie de la rue, dans la mesure de ses deniers.
Il acheta donc une première maison, en 1984, et avec ses fils entreprit de la restaurer.
Il acheta donc une première maison, en 1984, et avec ses fils entreprit de la restaurer.
Bon gré mal gré ces jeunes sacrifièrent leurs
sorties, leurs congés hebdomadaires et toutes leurs vacances à cette entreprise familiale.
Quatre ans plus tard, en 1988, s’ouvrit un premier restaurant.
Dès lors ils acquirent un second immeuble, réhabilité
de même manière, qui permit l’ouverture en avril 1993, du second établissement.
Les deux plus jeunes fils gèrent maintenant, avec efficacité, ce complexe hôtelier, fierté des Namurois, tandis que les aînés ont choisi d’autres voies.
Les deux plus jeunes fils gèrent maintenant, avec efficacité, ce complexe hôtelier, fierté des Namurois, tandis que les aînés ont choisi d’autres voies.
Mais tout cela ne fut pas sans mal : aux prises avec des tracasseries
administratives de la Ville qui reprochait au maître d’œuvre d’avoir agi sans
attendre le permis de bâtir, avec des jalousies de confrères qui lui tournèrent le dos, et peut-être d'obscures menées politiques, il fut traduit en justice et condamné par le
tribunal de Namur à une peine de prison (symbolique).
Mais il savait que, ne modifiant pas la façade extérieure,
il pouvait aménager l’intérieur sans que cela
lui soit reproché.
Il interjeta appel à Liège et l’acquittement fut obtenu sans peine.
Il interjeta appel à Liège et l’acquittement fut obtenu sans peine.
Même en fin de chantier son banquier, qui jusque-là le
soutenait et l’aidait, lui refusa tout crédit supplémentaire.
Tenace, mais vindicatif, il fit apposer sur sa façade deux
panneaux gravés dans la pierre : sur l’un, en pierre de taille, surmontant
la porte d’entrée, vous lisez : « Hôtel du Prisonnier ».
Et sur le mur de la maison voisine, un autre panneau vous apprend : "il sauvèrent les taudis et il fut emprisonné"
Coup de gueule d’un personnage hors du commun.
Et sur le mur de la maison voisine, un autre panneau vous apprend : "il sauvèrent les taudis et il fut emprisonné"
Coup de gueule d’un personnage hors du commun.
La rue Saint-Nicolas s’ouvrait avant cela sur un alignement de 7 maisons closes avec
leurs néons multicolores et leurs tentations en vitrine. Petit à petit, six furent achetées, elles aussi et transformées
pour agrandir les cuisines, faciliter l’exploitation. Cela amène un caractère
d’uniformité sur un bon tiers de cette artère, une des plus anciennes de la
ville.
Actuellement, des budgets ont été dégagés par les pouvoirs
publics pour rénover le reste de la rue,
en supprimant les taudis encore occupés.
L’aventure a porté ses fruits pour le bien de tous. Monique
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