Le Bureau de Bienfaisance et d’autres organismes commencent
à se mettre en place activement pour parer aux besoins les plus urgents, dans
la limite de leurs budgets.
Les Sœurs de Charité, infirmières des pauvres, fondent les orphelinats
de Saint-Jean de Dieu en 1866
La même année, les Dames du Bon Pasteur recueillent, elles
aussi, un bon nombre de fillettes
orphelines qu’elles installent dans leur propriété à Tertibut (Suarlée).
Les petits élèves de l’Escholle dominicale pour les pauvres,
lors de la distribution des prix, reçoivent, au lieu de livres ou d’images
pieuses, des chaussettes, du linge de
corps, des vêtements chauds. En cours d’année, il leur est attribué un pain par
semaine. Cela conforte le succès de
cette école, à côté des écoles laïques, gratuites cependant, elles aussi.
La loge laïque, « La Bonne Amitié » instaure un
vestiaire et une Crèche de Namur, remarquable par son esprit pluraliste et son
organisation moderne. Les militaires des différentes casernes apportent leur concours à l’installation de cette Crèche, ainsi que les Secours Mutuels
des Verreries d’Herbatte qui en assurent les frais de mise en route.
Citons aussi la Société Moncrabeau qui fit profiter des dons
reçus "Po les Pôves", les autres organismes en fonction de leurs besoins.
A partir de 1863, la Ville de Namur, sous l’impulsion de
Lucien Namèche, met en place un système d’enseignement primaire gratuit dans
chaque quartier et des écoles gardiennes tenues par des religieuses. Elle y ajoute
même des cours du soir pour adultes.
Mais les classes se vident en été au profit des travaux
agricoles. Ou encore lorsque les enfants arrivent à l’âge de travailler et de
rapporter quelques sous à leur famille.
Des orphelines sont confiées aux Sœurs de Notre-Dame jusqu’à
l’âge de 21 ans. Dès douze ans, elles y deviennent apprenties couturières,
cuisinières ou sont engagées pour les travaux domestiques.
J’en ai connu une, devenue
grâce à cet enseignement, une brodeuse remarquable. Elle avait un peu
plus de 80 ans en 1960.
Les orphelins, vers douze ans, sont envoyés en apprentissage
chez des artisans de la ville et puis, dès 1865, aux cours du soir de l’Ecole
Industrielle.
Ils reçoivent tous un salaire, léger mais bien utile puisque il représente plus ou moins 10 %
du budget des familles.
Certains s’engagent aussi dans de petits métiers :
colporteurs, livreurs ou commis dans les magasins d’alimentation, haleurs de
péniches sur la Sambre.
Mais toutes ces bonnes volontés réunies ne seraient pas
arrivées à éradiquer le fléau de la misère si la Législation Sociale, mise en
place en 1889, l’obligation scolaire et la Protection de l’Enfance et de la
Jeunesse n’avaient pris des mesures à la racine.
D’ailleurs, cette difficulté est-elle, malgré tout cela,
complètement éradiquée de nos jours ? Atténuée, certes, mais il faudra
encore beaucoup d’efforts pour apporter à chacun le niveau de vie qu’il mérite.
Surtout face à la démographie galopante, à l’immigration et
à la technologie qui remplace la main d’œuvre par des machines de plus en plus
performantes, créant ainsi du chômage.
Monique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire