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mercredi 7 novembre 2012

NAMUR - Emigration russe

 Emigration de russes.                                                        

Namur accueille  pendant la première guerre mondiale (1914-1918) des membres de l'aristocratie  russe, officiers ou hauts fonctionnaires de la Russie Impériale, chassés de leur patrie, la Sainte Russie, par la victoire définitive de la révolution bolchevique. Il est vrai qu'il y avait aussi, parmi ces réfugiés beaucoup de gens d'origine plus modeste, anciens soldats fonctionnaires ou indépendants, liés par la solidarité ou les sentiments à l'ancien régime.
Cette émigration s'accentua après l'échec des offensives révolutionnaires des armées blanches de Wrangel et de l'Amiral Koltchac.

En Belgique se créa un mouvement de solidarité envers les malheureux exilés russes, particulièrement envers la jeunesse dont on voulait sauver la foi et la vocation élitique.
Ils se réfugièrent d'abord à Constantinople, au sein de la colonie, car ils tablaient sur un court exil. Ils envisageaient de préparer les jeunes élites à la reconstruction du pays. Mais leurs illusions vont vite tomber

En fin de l'année 1922 c'est l’affrontement révolutionnaire. Ils quittent le refuge et cherchent à s'installer en France dans une maison d'accueil, sans succès.

A Namur l'abbé Derzelle et le père Baille trouvent, le 3 mars 1923, ce qu'ils cherchaient: un bâtiment au 18 de l'avenue Reine Astrid,  pour 38 enfants entre 8 et 18 ans et 12 adultes qui arrivent à Namur sous la conduite de Mgr Sipiaguine. L’accueil est chaleureux. La musique du 13ème de ligne est rangée sur le quai de la gare.
Les réfugiés furent conduits au Cercle Catholique, place Saint Aubain et nourris par l'Armée.
Après quelques jours, ils seront reçus dans des familles d’accueil namuroises.

La période d'aménagement va durer d'abord 2 ans; la petite colonie de Saint-Georges doit lutter contre le dénuement. Puis les dons affluent, l'équipement se développe.

A Pâques 1925, le rite slavon est rétabli pour les offices. La chapelle est aménagée avec une Iconocaste richement décorée et ornée d'icônes authentiques, dons de bienfaiteurs russes.



En 1928, Mgr Sipiaguine quitte le pays. Saint-Georges est rattaché au Collège N.D. de la Paix. Le recteur du collège exerce un contrôle renforcé sur l'établissement.

En août 1935, le climat international se dégrade. Les enfants de Saint-Georges doivent quitter précipitamment le Château de Vêves ou ils passaient traditionnellement leurs vacances. Le père Maillien, directeur, reçoit un ordre de réquisition des bâtiments pour loger une centaine de soldats.

Le 10 mai 1940, le Père Richter se met en route à pied, avec les élèves de l'internat, pour tenter de regagner leurs familles russes à Paris.
Saint-Georges n'a plus jamais rouvert ses portes après cet été 1940.






En 1968 le foyer scolaire était supprimé faute d'élèves, les enfants russes encore en France appartenaient à une génération complètement assimilée.
Les familles russes provenant de la première émigration, généralement de haute origine sociale, sont encore assez nombreux à Namur.
Le père Antoine Elens s'est consacré au rite byzantin slave avait longtemps célébré la liturgie dans les combles de l'église de l'ancien collège de la Paix.
La chapelle va disparaître et ses précieux ornements dispersés à la disposition d'autres sanctuaire orthodoxes du pays.
                                                                                                                        Extrait V/A 18/02/1989.


Odette.

1 commentaire:

  1. Bravo Odette, nous apprenons beaucoup avec vous et les Mamuroises. Merci beaucoup.

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