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mercredi 5 juin 2013

La légende de Saint Walhère



En complément de l'information du Claire sur Hastière et son église abbatiale.

Walhère, de son vrai prénom Walter, (en wallon Vohy) est né à Bouvignes où se trouve encore sa maison natale, rustique et modeste.
Enfant intelligent et pieux, il fut remarqué par les chanoines de Leffe qui l’instruisaient. Sa vocation sacerdotale fut bientôt évidente et il achèvera ses études de théologie à l’école bénédictine de Waulsort.
Il entra dans le clergé séculier pour ne pas abandonner son père.
Des documents d’époque (1163) le citent parmi le clergé d’Onhaye avec le curé Héribrand, âgé, auquel il succédera, et le vicaire Fauchon, que l’histoire locale considère comme son neveu.
Plus tard, il fut aussi, en raison de ses vertus, de son zèle et de sa piété, nommé doyen de Florennes comme l’atteste un document de 1190.

L’époque était troublée, les Croisades s’organisaient un peu partout et il y avait de vives tensions entre les monastères et abbayes.
Souvent, les querelles des moines appelèrent l’intervention des comtes de Namur et des princes-évêques de Liége.
Il semblerait que Walhère ait tenté d’apaiser les esprits en se rendant à Hastière. La paroisse d’Hastière était sous l’autorité des Abbés de Waulsort.

Sa mission achevée, Walhère fut ramené de nuit en barque par un des vicaires.

Au milieu du fleuve, celui-ci lui asséna, par l’arrière, un vigoureux coup de rame et le jeta ensuite à la Meuse.

Le corps fut retrouvé, à distance d’environ 1500 mètres, entre Hastière et Waulsort, gisant parmi les ajoncs qui bordaient la rivière.
C’était en 1199, le 23 juin probablement.

Un culte se manifesta, dès le lendemain matin, lorsque des pêcheurs trouvèrent le corps, en même temps que trois femmes qui allaient faner l’herbe. Le corps inanimé fut poussé vers la rive gauche de la Meuse et aborda à un endroit où jaillit, dans le fleuve, une fontaine qui, dit-on, n’est jamais tarie.

Bientôt arrivèrent un grand nombre de gens de Bouvignes, l’Abbé de Waulsort, des gens d’Hastière et…surtout des gens d’Onhaye. Mais le corps, malgré tous les efforts, resta immobile sur le rivage.

On le plaça sur un chariot attelé de chevaux pour le conduire à Waulsort, mais les chevaux refusèrent d’avancer. On attela alors au chariot, deux génisses n’ayant pas encore porté le joug et aussitôt les deux bêtes, sans guides, se dirigèrent vers Onhaye, gravirent les collines escarpées et s’arrêtèrent en face de l’église St Martin où le corps fut déposé.

On ne trouve trace d’aucun acte officiel de canonisation de Walhère. Le rôle du pouvoir diocésain semble s’être borné à l’approbation du culte du martyr.
Une chapelle fut érigée  au centre du village sur la route de Philippeville. Y furent déposés,  des éléments de la châsse de celui que la ferveur populaire a vénéré et vénère encore.

Chaque année à Onhaye, le premier dimanche après la Saint Jean (le 24 juin), une procession attire une grande foule venant, bien souvent, de fort loin. C’est l’événement sensationnel du village. Nous y arrivons dans quelques jours. 

Saint Walhère est invoqué contre les maux de tête (le coup de la rame) et aussi pour protéger le bétail (en raison de la complaisance des génisses).

Le cortège fait halte devant plusieurs chapelles et calvaires de la commune et puis assiste à la grand-messe de 11 heures en l’église paroissiale.

Cette cérémonie fervente est suivie, bien sûr, d’une kermesse fort animée.

Monique


Pour les personnes qui voudraient en savoir plus, elles pourraient lire le livre fort détaillé de R-E.Janus « Onhaye et Saint Walhère » (éditions Janus à Dinant) ou cet autre ouvrage plus récent « Onhaye et ses environs » écrit par Alzir, Gilbert et André Noël et édité en 1985 par Bourdeaux-Capelle, de Dinant.

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