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lundi 3 juin 2013

Namur : Les fouilles archéologiques


Le plus ancien namurois.

Le squelette exhumé sur le Grognon est le  plus vieux namurois connu à ce jour se détache sur son lit d'argile avec une admirable précision. Après plus de 2000 années passées dans l'obscurité d'une fosse humide, les ossements surgirent dans une remarquable fraîcheur.
Aux premières estimations, ces restes humains devraient remonter au 1er siècle de notre ère, à la fin de l'Age du fer.
Il s'agit d'un celte qui fut inhumé à même la terre sous des niveaux de remblais comprenant des débris de silex et de céramique grossières et datés de 100 à 50 ans avant Jésus-Christ. C'est  un individu de grande taille (1,80 m.) jeune , dentition en parfait état, sans trace de carie. On trouvera d'autres aspects (homme ou femme âge - malformations physique etc...) lors d'études anthropologiques.

Aucun accessoire tel que des bijoux ou des armes n'accompagne le squelette. Aucun fragment de cercueil ni de poterie.

Par l'identification des couches environnantes, on peut affirmer, qu'il s'agit d'un être humain ayant vécu avant la conquête romaine, son ancienneté pourrait atteindre l'âge de bronze.
A deux pas de la sépulture, des vestiges impressionnants d'habitations romaines.










L'enfant de la Berge.
L'est un garçon de 7-8 ans vivant au Haut Moyen-Âge. On l'a trouvé allongé sur le dos, ses genoux fléchis et les pieds ramenés à la hauteur du bassin; il avait conservé de la chair sur le buste et sur son visage.
Est-il mort d'une maladie lors d'une épidémie ou d'un combat ?
Pourquoi a-t-il été enterré au Grognon et non en terre consacrée ?
La conservation du corps tient aux caractéristiques du sous-sol (humide, absence d'oxygène ...).
Cette découverte est intervenue quelques semaines avant la fin du chantier de fouilles du Grognon.



En 1900, l'enfant mort au confluent de la Meuse et de la Sambre est sorti de son linceul  pour être confié aux anthropologues.
D'après les premières analyses l'enfant des berges est un garçon décédé à l'âge de 5 ou 6 ans au alentour du 8ème s. On ne lui a trouvé aucune pathologie.
Son ADN continue a être analysé ainsi que ses cellules. C'est comme s'il était toujours  vivant tant leur état de conservation exceptionnelle grâce à la nappe phréatique du Grognon et à la profondeur à laquelle le corps a été inhumé soit 7 m. sous l'asphalte actuel.


Début des fouilles.
De 1990 à 2000, l'ensemble du quartier du Grognon fait l'objet de fouilles approfondies, menée par le service de l'archéologie en province de Namur; il aborde la synthèse d'un urbain complexe âgé de 10.000 ans, découvert à travers trois chantiers de fouilles majeurs: l'hospice Saint-Gilles, la place Saint-Hilaire et le parking du Grognon.
Ils découvrent la continuité de la vie des habitants qu'ils soient chasseurs de la préhistoire ou artisans mérovingiens, marchands du moyen-âge ou aubergistes de la renaissance.


                                                                    
                                                            

Chapelle Saint-Hilaire.
Disparue du paysage namurois depuis la fin du XVI s. la chapelle médiévale dédiée à Saint-Hilaire vient de resurgir du Grognon grâce aux fouilles entreprises sous l'ancien hôpital Saint-Gilles.
Petit refuge religieux dépendant de la paroisse Notre-Dame disparue fin du XVI s.
Cet emplacement orienté vers la pointe du confluent et dans l'axe parfait de la rue Notre-Dame. Il coïncidait partiellement avec l'ancienne place Saint-Hilaire, de forme trapézoïdale. Les archéologues constatèrent que les édifices religieux détruits ont rarement cédé la place à des constructions civiles.
                                                                               




Hospice Saint-Gilles.
Cet hospice est un des bâtiments remarquables du patrimoine monumental namurois. Par la beauté et l'homogénéité de son architecture et par son implantation sur le site prestigieux. Il a été un centre d'hébergement pour personnes âgées. Sa longue histoire de bienfaisance s'est interrompue vers le début des années 1970.

 Les fouilles archéologiques entreprises à l'hospice Saint-Gilles livrent une des plus belles tranches jamais mise à jour: l'ampleur du site, la superposition des époques et du même coup, l'enchevêtrement des vestiges fait de ce chantier un des plus complexes entrepris dans la ville.

Les fouilles entamées dans la cours de l'hospice révèlent de biens heureuses découvertes. Le chef de chantier à fait creuser une profonde tranchée longue de 30 m. parallèle au bâtiment central.
Cette excavation a rendu visible l'emplacement et l'orientation des principales maçonneries, quelques squelettes et des débris épars. Des déblaiements systématiques ont été effectués (sur la quasi totalité de la cour) ce qui a permis de dégager deux volumineuses murailles du XIII s. dirigées vers la Meuse. Sur celles-ci s'appuyaient  quantité d'autres constructions plus tardives un réseau compliqué de murs et de murets, de canalisations et de colleteurs d'égouts. Les deux gros murs de pierre enfermaient les caves de la construction médiévale qui sera rasée vers 1699-1701.

Les vestiges en maçonneries s'échelonnent du XIII au XIX s. Il faut ajouter une vingtaine de couches de remblais accumulées pendant environ 400 ans: des dallages, des pavages, un puits (sans doute du XIII s.) , les voûtes de plusieurs caves, des objets tels des tessons de poterie, des monnaies.




Il y avait aussi sous son sous-sol un cimetière datant vraisemblablement des XII et XIII s.  Bien souvent inhumé à même la terre, sans linceul apparent, les corps dispersés se chevauchant parfois, la tête dirigée vers l'ouest. Ils appartenaient sans doute aux malades de l'hôpital.
Sous la chapelle située à l'angle nord-est de l'hospice ont été mises à nu quelques tombes postérieures à 1668; elles renfermaient des squelettes, dans des cercueils, des prêtres qui déservaient l'oratoire.


Place d'Armes.

Le centre de Namur livre lentement ses secrets. La première phase des fouilles commence en juin 1991. Les archéologues ont mis à jour des fosses romaines et des fragments de bâtiments caroloringiens datant entre le IX et XIe s.

La place d'armes est située exactement à l'emplacement de l'ancien vicus romains. Les fouilles permettent de mettre à jour des structures romaines et médiévales dont un quartier avec son enchevêtrement de petites masures sur caves.
Une maison a conservé intacte la totalité de ses latrines composées d'une partie supérieure appelée cabinet et d'une fosse recueillant les excréments et des déchets ménagers. Les basses fosses sont très intéressantes à étudier, elles dévoilent une foule de renseignements sur les habitudes alimentaires et le mode de vie des gens de la maison. Les éléments contenus dans cette fosse sont conservés en milieu anaérobie, ils livrent donc presque intact la composition des aliments, des pollens... Autant d'éléments précieux pour se faire une idée de la façon dont les gens vivaient à l'époque.



                      
                                                                    



Le chantier a également mis en évidence la présence d'un fossé défensif dont le comblement est estimé au XIVe s. Cette découverte est importante car cela voudrait dire qu'il existait une enceinte urbaine défensive antérieure au beffroi.


Place Maurice Servais.

De part et d'autre de l'ancienne rue des Fossés, les caves de 9 petites maisons documentent l'évolution du bâti récent de ce quartier modeste, dont les plus anciens éléments remontent au XV s. C'était la rue du Four.
C'est de leur démolition qu'est née la place Maurice Servais.

Par dessous, plusieurs couches et structures datées au Moyen-Age, attestent d'une occupation d'abord sporadique, puis progressivement plus dense de ce secteur situé aux abords immédiats du rempart de la seconde enceinte urbaine.
Leur état de conservation, parfois exceptionnel, laisse d'ores et déjà augure de l'importance des découvertes à venir quant aux origines premières de Namur.

La première percée se fit au travers d'une grande propriété familiale. Lorsqu'elle fut bâtie des murs apparurent là ou se situe maintenant le magasin Match.
Une courte campagne de fouilles révéla un ensemble gallo-romain composé d'une cave et d'un hypocauste (fourneau souterrain pour chauffer les bains, les chambres...) adjacent. Ce fut le premier édifice romain trouvé à Namur. Cette cave était d'une architecture particulièrement soignée: quatre niches voûtée en cul de four y étaient aménagées. Elles étaient surmontées d'une sorte de frise scandée de colonnettes et soulignée par des briques moulurées en forme de torsades. C'est le seul témoignage architectural d'un vicus romain de Namur.

L'ilot cerné par la rue du Bailli, la rue des Echasseurs fut reconstruit et de nouvelles observations permirent de comprendre que la cave et hypocauste appartenaient à un ensemble beaucoup plus vaste qui se prolongeait sous la place Maurice Servais.

(Tous ces textes sont extrait d'anciennes publications dont Vers L'avenir, Namur Magazine ...).






Rue de l'Ange.

Les archéologues découvrent une construction remontant au XII ou XIII s. qui témoigne de la vie quotidienne pendant les deux siècles qui suivirent. Le quartier du bas de la rue de l'Ange et de la rue de Marchovelette, complètement détruit par les bombardement de la guerre 1914-1918, fut réédifié en 1921 sur le tracé sensiblement différent du canevas original. La Grande Place et l'Hôtel de ville incendiés, céda son espace à l'actuelle place d'Armes. Dans la foulée, on reculait le front des façades pour élargir le goulet de la rue de l'Ange.

En creusant sous un bâtiment voisin ou la C.G.E.R envisage d'agrandir ses locaux, les ouvriers butèrent contre les fondations du mur qui avait été décapité 70 ans plus tôt, puis sur un nombre appréciable de poteries et d'objets anciens.

Un autre muret, vraisemblablement celui d'une latrine, vient prendre appui sur le premier bâti.
D'autres hypothèses laissent supposer que ces commodités venaient se déverser dans un fossé dont on trouve le prolongement dans la rue des Echasseurs et dans celle des Fossés Fleuris.
Dans un périmètre, entre moins quatre et moins cinq centimètres de profondeur les terrassiers ont encore dégagé un puits, des pieux, un tonneau en bois plongé dans une fosse de décantation. Selon toute vraisemblance, l'objet aurait appartenu à un tanneur comme l'attestent les innombrables chaussures et chutes de cuir trouvées à proximité. Comme les poteries, ces matériaux datent des XIV et XV s.

Les archéologues ont trouvé quasi intacts une série de vases, de pichets typiques de la fabrication locale, une superbe tirelire glaçurées et un biberon des XIV et XV s., tous les deux en terre blanche.

Pour l'anecdote, les latrines renfermaient des milliers de noyaux de cerises permettant de vérifier la connaissance des usages alimentaires du Moyen-Age: on mangeait les fruits sans les dénoyauter !


 
 

 Place Marché aux Légumes. 
 
Depuis le 5/10/1992 la région wallonne mène des fouilles préventives sous cette place.
Rappelons qu'il a fallu abattre les vieux tilleuls malade que comptait la place, avant le réaménagement du site protégé et sa replantation.

Située au cœur du vieux Namur, la place constitue un ensemble architectural classé depuis 1978 tandis que la fontaine et l'église Saint-Jean sont des monuments classés depuis 1936.
L'iconographie de ce quartier ancien attestait de l'existence d'une ancienne église Saint-Loup a quelques mètres à peine de l'actuelle église Saint-Jean.

Un sondage de 120 m2 a été effectué entre la fontaine et l'église Saint-Jean afin de recouper les fondations de l'ancienne église Saint-Loup.
Le cimetière paroissial couvrait la période du XV au XVIII s. Il est apparu immédiatement sous les pavés de la place; les premiers squelettes se trouvaient à 30 cm. de profondeur à peine.

Une centaine de tombes assez rudimentaires ont été mises à jour. Une dizaine d'entr'elles sont maçonnées et antérieures à l'édifice du 12ème s. Un ossuaire a également été trouvé à 4 m. de profondeur entre l'église et le cimetière.

Des vestiges gallo-romains d'un vicus sont apparus. Les deux éléments les plus intéressants un puits de 2 m. de diamètre et une cave du Haut-Empire (2ème s.) dont l'escalier d'accès se trouvent devant la vieille fontaine. La cave contenait de nombreux objets en bronze, en os et en céramique tandis que le puits de 7 m. de profondeur était bourré d'ustensiles de vaisselle de qualité dont des vases en terre marqués de sceaux. Ces objets pourraient avoir servi au culte d'un temple romain situé à proximité




Les musées archéologiques.

Le 28 décembre 1845, à l'exemple de la société d'Emulation de Bruges, Monsieur de Gerlache crée à Namur le Société Archéologique de Namur. Il réuni 28 membres et fut le 1er président, pas pour longtemps. Monsieur Eugène Del Marmol lui succéda et donna une première impulsion à ce club.
Avec lui commencèrent de nombreuses fouilles. Les archéologues quittèrent les bibliothèques pour se rendre sur le terrain où les grands travaux mettent à jour des témoins du passé.

Les pièces, superbes, récoltées seront logées dans un premier musée, au Palais de Justice, et exposées dès le mois d'octobre 1949.

En 1995, la Société Archéologique a trois musées à sa disposition. Le premier et le plus important est le Musée Archéologique, logé dans les locaux de la Halle al Chair., suite à une convention avec la ville le 24 novembre 1954.

Dès 1933, la ville eut le projet d'acheter l'Hôtel de Groesbeeck de Croix  et l'acquit en 1936. C'est là que la Société Archéologique aura son siège et établira un musée réunissant les pièces de collections datant du XVIII s.

En 1950, Madame d'Haese dernière héritière des Gaiffier lègue son hôtel de la rue de Fer à la province de Namur à condition d'y faire un musée. On y regroupera les pièces médiévales et ce Musée des Arts Anciens du Namurois possède aujourd'hui de superbes collections.


Espace Archéologique Saint-Pierre.

La chapelle Saint-Pierre, appelée aussi chapelle Sainte Thérèse, fut érigée dans les années 1754-1757. Construite comme un simple parallélépipède, en moellons de grès et de calcaire, Elle fut transformée au XIX s.

Après une légère restauration, l'activité du service des fouilles peut donc poursuivre de manière rationnelle l'installation de bureau, ateliers, laboratoire, cartothèque et diathèque.

Le rez- de- chaussée de l'ancienne chapelle constitue un ancien dépôt de fouilles informatisées tandis que la salle accueillera des expositions temporaires en rapport avec l'archéologie.

L'espace archéologique Saint-Pierre est situé sur la route merveilleuse, 23 à Namur.
Actuellement il est fermé.

(Documentation extraite de diverses publications dont Vers L'avenir.)

Odette.























  


 















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