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vendredi 12 août 2011

Marchés et marchands.

Sur la Place du Marché aux Légumes,  (appelée aujourd’hui par les jeunes la place du Vieux) se tenait, chaque samedi  un important marché…aux légumes.
Les viandes, les volailles  et le beurre trouvaient leur placedans la Halle au Beurre, disparue lors de la création de la Place Maurice Servais. Elle n’était d’ailleurs plus utilisée depuis la guerre, malgré quelques efforts de remise en service des riverains. Mais elle avait subi d’important dégâts et la sécurité n’était plus assurée, ni pour les exposants, ni pour les clients.
Le Marché aux Poulets  (vivants, à élever)  trouvait son espace Place Chanoine Decamp.
Le Marché-au-Chanvre avait sa petite rue mais je ne l’ai jamais connu en activité.
Les fleurs s’étalaient le long de la rue de l’Ange et le marché aux vêtements et au tout-venant occupait la place d’Armes et parfois débordait sur la place Maurice Servais en cours d’aménagement.
Pour moi, petite fille, ce dernier était de loin le plus amusant et pendant les vacances, (car nous allions à l’école aussi le samedi)  j’y passais de bons  moments .
Plusieurs choses m’attiraient : une dame médium qui, cachée sous une sorte de cagoule, pouvait deviner le numéro de votre carte d’identité cachée dans votre portefeuille au fond de votre poche.
Un autre ambulant présentait à la vente des  ludions dont les boules joyeusement colorées, montaient et descendaient dans le liquide (simple phénomène de physique que j’ai appris plus tard à l’école, mais qui me fascinait alors).
Et puis une sorte de manipulateur adroit et bavard vendait des jeux de cartes et démontrait les tours utiles pour épater ses amis. J’essayais de comprendre toutes ces choses mystérieuses, mais suis restée sur ma faim.
La samedi était un grand jour ! Et les rues étaient noires de monde.

Pendant la semaine, une marchande de légumes occupait un coin du Marché avec son bel étal de produits verts et frais, encore perlés de rosée.
Elle était parfois un peu bourrue, du moins avec nous, les enfants, mais toujours cependant très serviable et commerçante.  Elle n’oubliait jamais de vous offrir, si vous achetiez une salade, deux ou trois petits oignons verts pour l’assaisonner, ou encore un mini bouquet de persil pour accompagner vos asperges ou haricots verts.
A la même époque, sur la place de l’Ange, une marchande de fleurs présentait son  parterre parfumé.
Il existait, en plus des commerçants ambulants qui passaient dans les rues avec leurs grandes charrettes plates, présentant l’un des légumes, l’autre du poisson, ainsi qu’un laitier qui distribuait ses « pintes » directement de sa cruche. (non pasteurisé,  mais nous avons survécu).


 Petit à petit, une fois la ville reconstruite après le terrible bombardement du 18 août 1944, ces ambulants se sont installés à demeure dans de petites surfaces commerciales où ils sont restés, certains jusqu’à la pension, d’autre jusqu’à leur mort.
Maintenant, la plupart de ces gentils négociants ont dû mettre la clé sous le paillasson, concurrencés par les grandes surfaces qui prétendaient offrir des prix inférieurs.
Grandes surfaces qui,  après,  se sont écartées de la ville pour augmenter leur espace de vente sur des terrains moins coûteux.
Finalement, il reste peu de petits commerces d'utilité quotidienne en plein centre, pour les personnes âgées ou non motorisées.  Il leur faut charger d’énormes sacs dans les bus pour se fournir pour la semaine. 
C’est le progrès !!!                                                                       Monique

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