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vendredi 20 janvier 2012

A l'école

Ecrire .

Nos premiers pas dans l’écriture,  jambage par jambage, nécessitaient une ardoise. Ardoise en carton noir, lignée de rouge d’un côté pour diriger notre main malhabile, quadrillée de l’autre pour les calculs. Nous utilisions pour écrire une touche en pierre que nous devions fréquemment tailler pour en affiner le trait.

D’autres élèves possédaient une vraie ardoise de schiste, entourée parce que très fragile, d’un cadre en bois blanc. Elles y écrivaient à l’aide d’une touche au beurre, disait-on, un crayon blanc en somme, avec cependant une mine plus grasse qu’un crayon ordinaire et qui s’effaçait aussi facilement que la touche classique.

Cette ardoise était plus lourde,  mais elle ne se déformait pas à l’usage, à force d’être nettoyée avec la petite éponge qui, inévitablement, s’inscrivait dans la panoplie de l’élève des premières années. 

Notre sagesse et notre application étaient récompensées
 par des bons points et des images.
 Je ne résiste pas à vous en présenter quelques-unes.
Tout notre matériel était rangé,  les crayons, , la gomme, le taille-crayon et plus tard, les plumes, dans un plumier.
Le premier plumier, en bois pour les petits, avec parfois un second niveau pivotant,
 devenait une trousse en cuir pour les plus grands.
Le passage d’un plumier à l’autre nous faisait l’effet d’une promotion.

Plus tard, en troisième année, lorsque nous maîtrisions l’écriture, nous étions autorisés à passer au stade du porte-plume, avec une plume en métal, que l’on glissait dans un manche et avec laquelle il fallait s’exercer à éviter les pâtés fort disgracieux dans les cahiers.
Tout un art, mais nous nous aidions d’un essuie-plume pour enlever le trop plein d’encre. Celui-ci était un assemblage de petits coupons en peau de chamois, recouvert d’une couverture en similicuir fixée par un œillet.

Notre coquetterie se portait sur la forme et la couleur de cet essuie-plume, ainsi que sur celles du taille-crayon, et la décoration du plumier, les autres objets se différenciant très peu les uns des autres.
Nos pupitres, en classe,  avaient chacun un encrier en porcelaine, soigneusement fixé dans un trou en bois pour éviter de les renverser. Ils avaient aussi un couvercle à charnières sous lequel un coffre nous permettait de ranger nos livres et cahiers, un repose-pieds pour améliorer notre tenue et un crochet latéral pour y pendre le cartable.

En cinquième primaire, le fin du fin était de posséder un stylo-plume, qui dispensait l’encre très progressivement, quand il était de qualité, et permettait une écriture propre et régulière

Mais cette époque coïncidait, en ce qui me concerne, à la fin de l’occupation allemande, à une période de restrictions pendant laquelle ces objets de luxe étaient rares et hors de prix. J’avais réussi cependant à bricoler et à réparer de vieux stylos abandonnés par mon Papa et dont je tirais encore un résultat acceptable.

C’est lui, mon Papa, qui m’a offert mon tout premier stylo personnel lorsque j’avais 15 ans. Il était d’une grande élégance en gris clair avec capuchon doré et une plume très fine en or.

Les premier stylos à billes sont arrivés sur le marché après la guerre, apportés par les armées de libération, en même temps que les bas en nylon – pour remplacer nos bas de rayonne – et les premiers objets en plastique, matière inconnue jusqu’alors, et qui, au fil des ans, a connu de multiples applications et est encore promise à un bel avenir
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Monique
 

                                                                                                                                                  Un bulletin hebdomadaire en 1945
                                                                                                                          

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