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jeudi 1 septembre 2011

Métiers aujourd'hui disparus

 Le Bedeau.
Personnage imposant à nos yeux d’enfants.
Dans la paroisse St-Jean, s’il en existait encore un avant la guerre, lorsque celle-ci bouleversa   toutes les habitudes, il cessa ses activités.
Il n’était présent d’ailleurs qu’aux grandes occasions.
 Notre brave curé, l’Abbé Jacoby, étant un homme d’une grande simplicité, ne tenait pas trop à  tous ces apparats.
Je ne me souviens que d’une cérémonie marquante par son faste, les funérailles de la jeune épouse d’un notaire de Namur, tuée, je crois, dans un accident.
Le corbillard, tout laqué de noir, était tiré par quatre ou six chevaux,  caparaçonnés de noir jusqu’aux sabots.              
Il défilait au ralenti dans la rue de l’Ange pour atteindre l’église ou un énorme dais noir était             accroché au plafond et s’étalait vers les colonnes.
Que cette brave personne nous pardonne mais pour nous, enfants, c’était une attraction !
Mais dans le village d’où provenaient mes parents, le bedeau a existé bien tard, même pendant la guerre, suffisamment longtemps pour que je m’en souvienne avec précision.

Il était très grand, immense dirais-je pour moi, toute petite fille. Il était vêtu d’un pantalon de drap noir et d’une veste à queue de pie avec galons et épaulettes dorés.
 Il portait un chapeau bicorne, noir et or également et était armé d’une hallebarde dont il frappait   énergiquement le sol pour faire taire les bavards.
Ma maman, petite fille, perturbant la discipline de son rang, s’était venue emmener à l’écart, tenue par l’oreille, à sa grande honte.
Le rôle du bedeau ne s’en tenait pas seulement au maintien de l’ordre, bien que cela ait été son occupation la plus fréquente.
 Il introduisait aussi le prêtre, depuis l’entrée de l’église jusqu’à l’autel,   ouvrait la marche dans les processions, accueillait les mariés, les communiants  ou encore des personnages importants en visite dans la paroisse.
Aux funérailles, il précédait majestueusement le cercueil.
Si les parents, en général, l’ayant connu sur les bancs de l’école, le tutoyaient,  il était, pour les enfants, un personnage très impressionnant !
Celui de ce village avait, en outre, une moustache et des sourcils épais qui lui donnaient  un air encore plus sévère.

                                                               Monique

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