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vendredi 16 septembre 2011

Les fêtes de Wallonie de ma jeunesse

Avant que cette fête ne devienne cette vaste entreprise commerciale, dûment sponsorisée et attirant de bien loin des centaines de milliers de visiteurs, c’était une fête intime, dédiée à tous les Namurois et aux habitants des faubourgs voisins.
Chacun l’attendait avec impatience car elle était l’occasion de retrouvailles aux terrasses des cafés, et un peu partout où il était possible de rassembler des sièges.
Et on dansait, on dansait, on dansait sur toutes les places recouvertes de talc ou farine pour faciliter les valses. Et on nouait des idylles, on faisait des projets pour de futurs mariages. Je connais plus d’un couple qui vous dirait fièrement « Nous nous sommes connus aux fêtes de la Wallonie ».
Sur la Place Maurice Servais, quelques manèges et attractions foraines amusaient les enfants.
Place de l’Ange était souvent organisé, le dimanche, un jeu de balle pelote, un sport à succès à cette époque.  Mais Place Saint Aubain, le combat des Echasseurs attirait déjà la grande foule.
Et bien entendu, le dimanche, un feu d’artifice étai tiré depuis le pont de France pour être vu des rives de la Sambre et de la Meuse. 
Les mamans confectionnaient des tartes pour accueillir leurs invités. Notamment des tartes aux prunes de Namur dont c’était la pleine saison, des tartes aux pommes, au riz, aux œufs et, ma préférée d’alors, des tartes au sucre (sucre blanc et beurre en couverture, légèrement caramélisée et croustillante).
La guerre était finie, les blessures commençaient à cicatriser et tout le monde était joyeux. Une ambiance bon enfant.
Après la messe en Wallon (ceci depuis bon nombre d’années) les gens s’égaillaient dans les cafés pour l’apéritif, qui se prolongeait en dégustant les cochonnailles préparées et vendues par les bouchers de la ville. Les conversations devenaient de plus en plus animées et bruyantes au fur et à mesure que descendaient la bière ou le péket.
Le lundi était aussi le jour des petits avec des jeux après-midi sur la place du Marché aux Légumes, la Place du Théâtre, de l’Ange et d’autres encore car chaque quartier avait son Comité et son Chef de Jeunesse, chargés de préparer la fête pendant plusieurs mois et d’assurer son bon déroulement.
Sur la place du Marché aux Légumes, que je connaissais mieux car très voisine, un grand mât de cocagne était planté dès le lundi matin et copieusement enduit de savon noir. A l’heure dite, les plus lestes des enfants grimpaient pour en décrocher les lots : le gros lot étant souvent un jambon entier, fort convoité. Des bouteilles étaient suspendues, des friandises et des bons  d’achat dans divers magasins des environs. Ils étaient très fiers de rapporter leurs trophées à la maison.
Il y avait aussi une course en sacs qui déclenchait les rires lorsque les participants s’emmêlaient dans la toile de jute.
Ou encore un « crochet » pour les jeunes qui s’essayaient à la chanson, des concours de danse, un  dressage de chiens, des mimes, des attractions diverses, suivant les quartiers.
La fête se terminait, le mardi, au quartier des Ponts Spalaux  (on disait alors le Quartier L’Ilon) par l’enterrement, déchirant, ponctué de cris et de larmes, du symbole de la fête, un mannequin de paille que l’on brûlait vers minuit.
Tout le monde se quittait à regret, attendant la prochaine Wallonie.   

                                                                                                                                        Monique
                                                 

1 commentaire:

  1. Moi aussi je me souviens de ses belles fêtes de Wallonie dans les années 70....
    Le lundi,entre nous place du vieux..;-)
    Tout a changé...Je n'y suis plus retournée...
    J'habite à Lyon maintenant,et Namur me manque...mais grâce à votre blog,je peux retourner dans mes souvenirs.
    Merci beaucoup.
    Colette

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